Elle n’a jamais rugi sur une autoroute, et pourtant, des générations entières ont vibré devant son allure. La moto Akira, avant d’être un objet mécanique, s’est imposée comme une légende pour tous ceux qui rêvent de vitesse et de futur. Impossible d’aborder la culture moto sans croiser son ombre rouge et profilée : une icône née de l’animation japonaise, mais devenue bien plus qu’un simple accessoire de film.
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Une moto que beaucoup veulent posséder
Un simple regard sur la moto Akira suffit à comprendre l’ampleur de la fascination qu’elle exerce. Son design venu d’ailleurs, ses lignes affûtées, cette absence totale de concessions : tout, dans sa conception, semble crier « science-fiction » à qui veut bien l’entendre. Mais une question revient sans cesse chez les amateurs : la moto d’Akira existe-t-elle vraiment quelque part ?
La réponse tient en un mot : non. Rien n’indique qu’un exemplaire de série ait jamais vu le jour. Sur grand écran, elle se passe d’essence, n’a même pas de pot d’échappement. On l’imagine propulsée par un moteur venu d’un autre monde, un concentré de technologie dont on ignore tout. Les seules données concrètes, elles, sortent du doublage d’origine, évoquant une puissance de 200 chevaux, une valeur déjà extravagante pour un deux-roues de cette taille.
Plus tard, Bandai s’est amusé à lui inventer des spécifications : 113 chevaux, 154 kilos, vitesse de pointe à 243 km/h, et un générateur à chaleur extrême dissimulé sous la coque. De quoi alimenter les conversations, mais pas les concessions moto.
La moto Akira DIY
Face à une telle légende, il n’est pas surprenant de voir des passionnés se lancer dans la construction de répliques. Au Japon, la culture de la personnalisation motocycliste va très loin, et les fans d’Akira n’ont pas tardé à se retrousser les manches pour tenter l’aventure. Depuis des années, le web regorge de prototypes bricolés, de vidéos de tentatives plus ou moins abouties, de projets où chacun espère donner vie à la machine de Kaneda.
Ce défi titanesque se heurte pourtant à plusieurs obstacles bien concrets :
- Le dessin de la moto, allongé à l’extrême et posé au ras du sol, s’oppose aux principes physiques qui régissent la conduite sur deux roues. Impossible de négocier un virage serré ou d’envisager un trajet urbain sur une telle base.
- Respecter la rigidité du châssis, nécessaire pour rester fidèle à l’esthétique du film, rendrait chaque dos d’âne ou chaque nid-de-poule rédhibitoire. L’engin ne tolérerait aucune imperfection du bitume.
Malgré l’énergie déployée, aucun prototype n’a jamais réussi à atteindre le niveau de finition ou de réalisme de la version du manga. Les proportions restent improbables, les éléments mécaniques essentiels font défaut, la silhouette défie les règles de la mécanique. La réalité finit toujours par rattraper le fantasme.
La copie officielle de la moto Akira
Un projet sort tout de même du lot. Pour répondre à l’engouement, Masashi Teshima s’est lancé dans la réalisation d’une réplique grandeur nature, avec l’aval de Katsuhiro Otomo, le créateur d’Akira. Il a fallu réunir un budget dépassant le million de dollars et réunir une équipe de passionnés pour donner corps à ce rêve d’enfant.
Le résultat frappe par sa fidélité : carénage imposant et lisse, pneus surdimensionnés, bulle avant parfaitement courbée, l’ensemble évoque une sculpture roulante. Certains détails diffèrent, forcément, mais l’esprit du film reste intact, transposé dans une machine qui roule vraiment.
La moto Akira aujourd’hui
En 2012, la moto conçue par Teshima ne s’est pas contentée d’être exposée sous vitrine. Elle a traversé le Japon pour soutenir différentes causes, transformant chaque déplacement en événement. Voir la moto d’Akira escortée sur les routes, mobilisée pour collecter des fonds ou défendre la solidarité, c’est assister à la transformation d’un objet de fiction en symbole bien réel.
Et l’aventure ne s’arrête pas là. La moto Akira, loin de finir oubliée, continue de circuler, de captiver, d’inspirer. Tant qu’il y aura des rêveurs pour imaginer un futur à la Kaneda, sa silhouette rouge ne cessera jamais de hanter l’imaginaire collectif. Qui sait, peut-être qu’un jour, ce mythe filera enfin, pour de vrai, sur l’asphalte.


