56 euros d’un côté, 28 euros de l’autre. En France, le prix du cheval fiscal joue à saute-mouton d’une région à l’autre, sans jamais se fixer. Impossible donc de parler du coût d’une carte grise sans s’arrêter sur cette donnée qui, à elle seule, fait basculer la facture du simple au double.
Plan de l'article
Le cheval fiscal : qu’est-ce que c’est ?
Parfois désigné sous les termes de puissance fiscale, puissance administrative ou simplement CV, le cheval fiscal fait partie du vocabulaire de base de l’automobiliste français. Il s’agit en réalité d’une unité utilisée pour évaluer, sur le plan fiscal, la puissance théorique d’un moteur. Cette mesure sert à classer les véhicules selon leur gabarit mécanique. Un véhicule affichant un nombre élevé de chevaux fiscaux verra sa carte grise nettement plus onéreuse.
Ce n’est pas qu’une question de classement. Le cheval fiscal constitue la base de calcul pour la fiscalité automobile. L’État s’en sert pour évaluer les taxes et déterminer aussi bien le tarif de la carte grise que l’ensemble des frais liés à l’immatriculation. Les compagnies d’assurance elles-mêmes prennent en compte cette valeur dans le calcul des primes auto. Voilà pourquoi, lors de l’achat ou du changement de véhicule, le fameux nombre de chevaux fiscaux devient une donnée scrutée de près, aussi bien par les particuliers que par les professionnels.
Quelques exemples de prix du cheval fiscal en fonction de la région
Le tarif du cheval fiscal varie d’un point à l’autre de la carte de France. Rien d’étonnant : chaque Conseil régional fixe ce montant en toute autonomie, généralement en début d’année. Ce prix oscille, selon les territoires, entre 27 et 51 euros. Le même véhicule, avec la même puissance fiscale, peut ainsi coûter bien plus cher à faire immatriculer selon l’adresse du propriétaire.
Grand Est et Pays De Loire
Dans la région Grand Est, le cheval fiscal s’affiche à 48 euros. Les véhicules « propres » bénéficient d’une exonération totale, tandis que les modèles dits « propres » profitent d’un abattement de 50 %. Le Pays De Loire applique le même tarif, mais va plus loin pour l’exonération : 100 % pour les deux types de véhicules.
Nouvelle-Aquitaine et Guadeloupe
Dans ces régions, le prix du cheval fiscal tourne autour de 41 euros. Les voitures propres, tout comme les véhicules dits propres, sont exonérées à 100 % en Nouvelle-Aquitaine. En Guadeloupe, le tarif reste le même, mais l’exonération varie : 100 % pour les véhicules propres, rien pour les « dits propres ».
Auvergne-Rhône-Alpes
Dans cette région, le cheval fiscal est fixé à 43 euros. Bonne nouvelle pour les conducteurs soucieux de l’environnement : tous les véhicules propres ou « dits propres » sont exonérés à 100 %.
Normandie
En Normandie, le tarif descend à 35 euros. Là aussi, l’exonération est totale pour les véhicules propres et ceux dits propres.
Bourgogne-Franche-Comté
La Bourgogne-Franche-Comté détient l’un des tarifs les plus élevés avec 51 euros pour le cheval fiscal. Toutefois, les véhicules propres et dits propres échappent intégralement à la taxe.
Réunion et Martinique
Les régions ultramarines telles que la Réunion et la Martinique appliquent également le tarif maximum de 51 euros. Mais les exonérations diffèrent : 100 % pour les véhicules propres, zéro pour les autres.
Bretagne
En Bretagne, le prix s’élève à 51,35 euros. Les voitures propres bénéficient d’une exonération totale, tandis que les « dits propres » profitent d’un abattement de 50 %.
Centre – Val De Loire
Le Centre – Val De Loire retient un montant de 49,80 euros pour le cheval fiscal. Les véhicules propres sont exonérés à 100 %, les « dits propres » à 50 %.
Corse
La Corse fait figure d’exception avec le tarif le plus bas de France : 27 euros pour le cheval fiscal, et une exonération totale pour tous les véhicules propres ou « dits propres ».
Les critères pris en compte pour déterminer le prix d’un cheval fiscal
Différents paramètres entrent en jeu dans la fixation du prix du cheval fiscal en France. Avant tout, il faut tenir compte de la région d’immatriculation du véhicule. Comme évoqué plus haut, chaque conseil régional décide librement du tarif applicable.
Autre point à considérer : la puissance fiscale du véhicule elle-même. Cette donnée technique, calculée à partir de facteurs comme la cylindrée ou la présence d’un turbocompresseur, influe directement sur le coût de la carte grise. Plus la puissance fiscale grimpe, plus la note s’alourdit.
Enfin, certains véhicules échappent partiellement ou totalement à ce tarif grâce à des exonérations. C’est notamment le cas des modèles respectant des normes écologiques strictes, dits « propres ».
Les conséquences du prix du cheval fiscal sur les propriétaires de véhicules
Le montant du cheval fiscal pèse directement sur la facture des automobilistes. Un tarif élevé peut rapidement devenir un frein, que ce soit pour l’achat d’un véhicule neuf ou lors d’un changement de voiture. Certains renoncent ou repoussent leur projet d’immatriculation, ce qui a un effet non négligeable sur l’activité du secteur automobile.
Un véhicule doté d’une puissance fiscale importante entraîne une dépense annuelle qui n’a rien d’anodin au moment de renouveler la carte grise. Cette charge supplémentaire vient parfois bousculer le budget des ménages et restreint la marge de manœuvre pour d’autres investissements.
Du tarif du cheval fiscal dépend donc, en partie, la dynamique du marché automobile et la liberté de choix pour chaque conducteur. Ce chiffre, trop souvent relégué au second plan, agit comme une ligne de fond sur chaque projet de mobilité. Demain, selon votre lieu de résidence, c’est peut-être lui qui décidera si votre prochain trajet commence ou s’arrête au guichet.


        